MARKUS RAETZ, EXPLORATEUR DE LA PERCEPTION

Markus Raetz, dont nul ne conteste la place parmi les artistes Suisses les plus importants de la fin du XXe siècle et des débuts du XXIe siècle, s’est éteint le 14 avril 2020. Né dans le canton de Berne le 6 juin 1941, c’est dans les années 60 qu’il concentre son travail sur le dessin, la peinture et la gravure. Dès les années 80 il se consacre principalement à la sculpture.

Hasenspiegel (1988)

Je l’ai découvert à mon arrivée en Suisse en 2011 lors d’une exposition temporaire au MAMCO – Musée d’Art Moderne et Contemporain – à Genève. J’y avais découvert une de ses sculptures les plus emblématiques „Hasenspiegel“ (1988), un petit lapin en fonte qui se contemple dans un miroir qui lui renvoie l’image d’un homme au chapeau en hommage à Joseph Beuys, surement un clin d’oeil à son „lièvre mort“ dans une performance célèbre de 1965. Les deux artistes cherchaient moins à représenter le réel qu’à en exprimer l’idée.

Markus Raetz semble s’interroger sur la confusion induite par les apparences. Il consacre toute son oeuvre à la recherche d’une quatrième dimension, celle de la transformation et de l’instabilité des images qui naissent avec le mouvement.

Yes-No (1996)

J’avais découvert aussi au MAMCO son travail sur les mots. Il porte tant sur la forme des lettres, les homophonies, le passage d’un mot à l’autre par le changement d’une lettre.

OUI-NON place du Rhône Genève

Chaque Genevois, place du Rhône peut expérimenter l’anamorphose OUI-NON, un jeu d’optique de métamorphose. Elle est composée d’un mât métallique, au sommet duquel ont été placées trois torsades de fer formant les mots OUI ou NON. En se déplaçant le promeneur voit des courbes se transformer en mots et ainsi révéler tout l’aspect tantôt figuratif, tantôt abstrait de l’oeuvre de Markus Raetz. Cette sculpture mondialement connue symbolise bien l’ambivalence de nos certitudes…

Avec ses inventions drôles et poétiques Markus Raetz fait l’unanimité hier et aujourd’hui auprès du monde de l’art qui le respecte et le public qui l’aime…