LE CORONAVIRUS BOULEVERSE LE MONDE DE L’ART

On apprend aujourd’hui qu’une soixantaine de chefs d’oeuvres européens prêtés par la National Gallery de Londres à un musée à Tokyo ont été placés dans une zone de quarantaine, dont sept tableaux de la série Les Tournesols de Vincent Van Gogh. L’édition d’Art Basel Hong Kong qui devait se tenir du 19 au 21 mars a été annulée…

Le marché de l’art asiatique est complètement paralysé, en sera t’il de même bientôt pour le marché de l’art Européen?

On ne peut pas encore, à ce stade, mesurer l’étendue des conséquences sur le secteur artistique, mais de nombreuses institutions ont déjà fermé leurs portes au public en Italie.

La France, deuxième pays le plus touché en Europe, n’a pas encore pris de mesures pour la fermeture de ses musées, même si cette semaine le personnel du Louvre a exercé son droit de retrait face à la menace de l’épidémie. Le musée le plus visité au monde est resté fermé trois jours cette semaine, le personne ne s’estimant pas suffisamment protégé contre une potentielle contamination. N’oublions pas que le Louvre accueille près de 10 millions de visiteurs par an, dont 75% d’étrangers…

Cette situation de crise unique va obliger les professionnels et les institutions, par la force des choses, à trouver des solutions.

Pour les musées, pourquoi pas plus de sites proposant des visites virtuelles, il en existe déjà. Google Arts & Culture propose depuis 2011 une plate-forme permettant aux amateurs d’art de se promener virtuellement dans les plus grands musées et monuments du monde. Actuellement environ 230 collections et plus de 43000 oeuvres sont numérisées, grâce à la technologie Street view. Le site ouvre donc la possibilité de visiter de chez soi ! une top idée même si je trouve la navigation peu fluide et les chargements longs…

Du côté des professionnels on peut noter que certains réagissent vite, les enjeux économiques étants énormes. Ainsi le 20 février dernier, un communiqué d’Art Basel Hong Kong annonçait le lancement d’une première experience de foire en ligne, offrant aux exposants la possibilité de présenter les oeuvres qu’ils prévoyaient d’exposer sur le salon. Une très bonne idée qui pourrait sauver les galeries très affectées par l’annulation de l’exposition de mars.

Les maisons de ventes aux enchères sont elles aussi en pleine réflexion pour contourner cette paralysie temporaire, pour éviter un écroulement du marché, en se reportant sur le report de ventes, des délocalisations et surtout le développement de ventes en lignes.

Même si nous voulons rester confiant, cette situation inédite va stimuler tous les acteurs du monde de l’art à se réinventer pour maintenir leur lien avec le public, en attendant des jours meilleurs…